Anne-Marie Puskaric B.

Apicultrice transhumante depuis une dizaine d’années, elle ne se destinait pas à ce métier. Ancienne professeure de dessin, c’est son mari, petit-fils de paysan, qui l’a entraînée dans l’aventure, en commençant avec une seule ruche. Aujourd’hui, elle gère son entreprise, et ses quelque 200 ruches, et depuis que son mari a pris sa retraite, ils travaillent ensemble pour produire un miel de qualité.

Anne-Marie déplace ses ruches à travers la France, des Cévennes à la Bourgogne, en passant par la haute vallée de l’Ubaye, le Verdon, et les champs de lavande du plateau de Valensole, sans oublier les champs de Garrigue! Son camion équipé d’une grue lui permet de transporter les ruchesde nuit ou tôt le matin pour installer les abeilles dans des champs à des heures où la nature est calme. Anne-Marie apprécie ces moments d’aventure où elle dort à la belle étoile près des ruches, en contact direct avec la nature et ses animaux sauvages. Son travail d’apicultrice est très varié : soin des abeilles, gestion des colonies, production de miel, mise en pot, vente, et collaboration avec d’autres apiculteurs.

Son petit truc en plus ?

Elle privilégie la qualité à la quantité et choisit soigneusement les lieux où placer ses ruches : champs de lavande et romarin, forêts de châtaigniers ou d’acacias. Elle refuse de nourrir ses abeilles de manière artificielle avant les miellées, afin de garantir un miel pur et naturel. Le résultat ? Une production limitée, avec environ 10 kg de miel par ruche, bien en dessous de la moyenne des apiculteurs, mais un miel dont elle est fière. “Une québécoise qui fait du miel de provence ! Je suis là depuis plus de 35 ans !

Le changement climatique

Pour Anne-Marie, ce métier offre une grande liberté mais aussi de nombreuses contraintes. La météo, les parasites et les prédateurs, comme le varroa et le frelon asiatique, pèsent de plus en plus lourd sur sa production. Elle s’adapte aux défis, apprenant même sur la psychologie des abeilles, car le stress peut affecter leur capacité à butiner efficacement. Travailler avec les abeilles, c’est s’engager dans un équilibre fragile où qualité et respect de la nature priment.